Communiqué SIT du 18 juin 2023
Le SIT prend acte avec regret du rejet de l’initiative « 1000 emplois » et de l’acceptation d’une nouvelle réduction de l’imposition des grandes fortunes. Mais la nécessité de lutter contre le chômage, de créer des emplois qui répondent aux besoins de la population et de la transition écologique, et de garantir à l’Etat les ressources pour le faire, demeurent entière.
Mécanisme rejeté, mais la nécessité demeure
Après des décennies de matraquage idéologique libéral anti-service public, il aura suffi à la droite et au patronat d’agiter, certes à très grands frais, l’épouvantail du fonctionnaire « improductif » et du coût (abusivement gonflé) de l’initiative « 1000 emplois » pour la mettre en échec. Si le mécanisme proposé n’a pas convaincu, il n’en demeure pas moins que les objectifs de l’initiative demeurent d’une brûlante actualité. Pour le SIT, la nécessité d’engager des forces dans la transition écologique et de veiller à ce que personne ne reste sur le carreau de cette nécessaire transformation de l’économie, reste une nécessité absolue. Car ces besoins existent bel et bien. Le SIT invite donc le Conseil d’Etat et le Grand Conseil à prendre leurs responsabilités, et à inscrire au budget 2024 de l’Etat les postes supplémentaires nécessaires pour y répondre.
Et parce que dans ces domaines les postes à créer ne nécessitent pas tous de hauts niveaux de qualification, il appartient également aux collectivités publiques de faire ce que l’économie privée ne fait pas : engager des demandeurs-euses d’emploi sur ces nouveaux postes, quitte à mettre en place des programmes de formation en emploi pour leur permettre d’acquérir les compétences manquantes.
En matière de lutte contre le chômage, cette politique proactive sera infiniment plus efficace que celle consistant à accabler les chômeurs-euses de pénalités aussi brutales qu’injustifiées, comme l’a également indiqué un récent rapport de l’Université de Genève commandité par le Département de l’économie et de l’emploi.
Quant au combat syndical pour la réduction de la durée du travail sans perte de salaire, il ne fait que (re)commencer. La grève féministe du 14 juin 2023 en est le signe le plus éclatant, bien au-delà du résultat de la votation de ce jour.
STOP aux baisses d’impôts
En matière fiscale, le résultat demeure appréciable compte tenu de la disproportion de moyens engagés dans la campagne. Si la population n’a pas voulu d’une contribution temporaire sur les grandes fortunes, une part plus importante a perçu et refusé le tour de passe-passe de la droite qui a consisté à transformer une hausse d’impôt pour les propriétaires en une baisse d’impôt généralisée sur la fortune au profit des plus élevées d’entre-elles, cachée derrière l’image idyllique d’une couple de retraité-e-s dans leur maison construite à la sueur de leur front. De la manipulation pure et simple.
Il n’en reste pas moins que ce vote ne saurait être un blanc-seing pour réduire encore plus les impôts. Le jour de la publication de l’excédent des comptes 2022 de l’Etat, Nathalie Fontanet prétendait ne pas « être assise sur un coffre » pour en distribuer le contenu. Or aujourd’hui c’est bel et bien aux plus riches que ce contenu est distribué. Ces derniers-ères ont donc encaissé le cadeau, et il est hors de question d’en faire un autre par le biais de la réduction de l’imposition sur le revenu, qui ne profitera qu’aux mêmes.
Pas touche au congé mat’
Quant au vote sur le congé parental, il marque sans aucun doute un soutien de la population à ce progrès social, bien qu’il soit mal ficelé.
Le SIT, avec la CGAS, le Collectif de la grève féministe et les partis progressistes veillera à ce que sa mise en œuvre, pour autant qu’elle soit validée par les autorités fédérales, préserve le congé maternité genevois obtenu de haute lutte.