Il y a quelques jours, la droite patronale a adopté une motion aux chambres fédérales pour faire primer les conventions collectives (CCT) sur le salaire minimum légal, même lorsqu’elles prévoient des salaires inférieurs. Dans l’hôtellerie-restauration, le nettoyage, la coiffure ou encore le travail temporaire, cela signifierait des baisses de salaires entre 400 frs et 1000 frs par mois !
Mais le patronat n’a pas encore gagné. Car avant de devenir applicable, le parcours législatif de cette motion est encore long. Avec la mobilisation des travailleuses et des travailleurs, nous pouvons donc empêcher que cette motion ne devienne réalité. C’est pourquoi les syndicats genevois lancent aujourd’hui une vaste campagne pour que personne ne soit payé moins que 24 frs de l’heure (salaire minimum indexé applicable dès janvier 2024) à Genève.
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Le 27 septembre 2020, 58% de la population a voté OUI à l’initiative « 23 frs, c’est un minimum ! », que les syndicats genevois ont lancé en 2018.
C’est un résultat historique, construit par des décennies de luttes syndicales contre les bas salaires, auxquelles le SIT a participé aux côtés des travailleuses et des travailleurs concerné-e-s.
Aujourd’hui, grâce à ce combat,
Ce sont les 30’000 salarié-e-s les plus mal payé-e-s du canton qui vont bénéficier d’une hausse importante de leur salaire.
Les salaires de très nombreuses professions majoritairement occupées par des femmes vont enfin être augmentés. C’est un pas décisif vers plus d’égalité.
Les employeurs peu scrupuleux ne pourront plus faire leur beurre sur le dos des salarié-e-s en pratiquant des salaires de misère. Le salaire minimum légal, c’est moins d’abus patronaux.
Ce salaire minimum légal est obligatoire dans toutes les branches. Si une convention collective de travail, un contrat-type ou un contrat individuel prévoit un salaire inférieur, c’est le salaire minimum légal qui prime.
Les seules exceptions concernent :
• Les salaires d’apprentissage ;
• Les stages faisant partie d’un cursus de formation aboutissant à un diplôme reconnu ;
• Les stages d’insertion professionnelle et sociale découlant de lois fédérales ou cantonales (stage chômage, AI, etc) ;
• Les emplois pour des jeunes de moins de 18 ans (scolarité obligatoire).
Le salaire minimum légal comprend le 13e salaire s’il existe, mais pas les indemnités vacances ou jours fériés (qui doivent donc s’y ajouter si vous êtes payé-e à l’heure).
Le salaire minimum légal de 23 frs/h est entré en vigueur le 1er novembre 2020.
En vertu de l’indexation prévue par la loi, il est passé à 23,14 frs/h en 2021, à 23,27 frs/h en 2022, et passera à 24 frs/h en 2023.
Pour calculer le salaire minimum légal mensuel (avec ou sans 13e salaire) en fonction de la durée du travail, vous pouvez utiliser le calculateur de l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail en cliquant ici. Pour toutes questions, contactez le syndicat.
Des conventions collectives de travail, contrats-types ou usages peuvent prévoir des salaires minimaux plus élevés que le salaire minimum légal.
Pour vérifier si votre salaire est conforme, consultez nos brochures sectorielles et contactez le secrétariat.
En revanche, la loi donne la possibilité au Conseil d’Etat de fixer un autre salaire minimum légal pour l’agriculture. En novembre et décembre 2020, pour le personnel sans qualification celui-ci était de 16.90 frs/h, de 17 frs/h en 2021, de 17.10 frs/h en 2022, et sera de 17.64 en 2023. Le SIT continuera à se battre pour obtenir une augmentation de ces salaires.
Consultez ici notre foire aux questions.
Consultez la page du site de l’Etat consacrée au salaire minimum légal.
Pour toutes questions ou vérification de la conformité de votre salaire au minimum légal, contactez le secrétariat du SIT.
Signez maintenant la pétition pour défendre le salaire minimum à Genève, que la mise en œuvre de la "motion Ettlin" ne trahisse pas le vote des 81’371 électeurs-trices genevois-es.
Les commentaires de lecteurs-trices de la Tribune de Genève n’ont pas tardé à fuser, dès la publication en ligne de l’article relatant l’acceptation de la motion Ettlin par le Conseil national, qui prévoit de faire primer les salaires conventionnels sur le salaire minimum légal cantonal même s’ils sont plus bas.
La motion acceptée à Berne implique des baisses de salaires allant de 400 à 1000 frs, qui pourraient frapper les employé-e-s des secteurs de l’hôtellerie-restauration, du nettoyage ou encore de la coiffure.
Pour une sortie de crise solidaire
14h Plaine de Plainpalais
15h30 Hommage aux disparu-e-s du Covid
Découvrez ici le communiqué de presse de la CGAS du 28 octobre 2020, suite au désaccord sur l’indexation du salaire minimum légal et les salaires décidés pour l’agriculture et la floriculture.
Date d’entrée en vigueur, exceptions, effets sur l’emploi et les salaires du personnel qualifié, tour d’horizon des enjeux de l’application du salaire minimum légal.
Découvrez ici quelques exemples d’augmentations de salaires en application du salaire minimum légal.
L’introduction d’un salaire minimum légal soulève de nombreuses questions du point de vue des travailleurs-euses. Découvrez ici notre foire aux questions.
Retrouvez ici le communiqué de presse du SIT du 27 septembre 2020 saluant l’acceptation de l’initiative « 23 frs, c’est un minimum ».